Comme chaque année, les Journées du Patrimoine, ont révélé les trésors cachés de notre quartier haut en couleur. Sa bonne volonté aussi est largement responsable du succès escompté.
La rançon de la gloire !
Même Mme Vertueux s’est armée d’une patience angélique : elle venait à peine d’acquérir sa maison qu’elle devait signer une autorisation : une association, me disait notre nouvelle voisine, envisageait de cuire dans le four attenant à chez elle ! Comment, me disais-je, la vétusté de la voûte allait résister aux assauts des apprentis boulangers ?
Mais après tout, me disais-je, le four appartient à tout le monde puisqu’il est devenu communal [1].
Des filets de fumée par les fissures de la roche
Pourtant la seule volonté d’une association ne suffit pas à donner entière satisfaction : pour ce faire, le four doit encore être amélioré ; une fois la sole consolidée l’an passé, l’avaloir renâclait à canaliser toute la fumée vers le haut. Cette année, agrandir l’évacuation [2] à coup de barre à mine [3] était la seule solution ! Mais rien ne garantit à coup sûr la récompense bien méritée : malgré nos efforts, des filets d’odeurs de bois brûlé risquent de se faufiler d’année en année sous la roche. La Mairie [4] prévient bien en temps utile les riverains de ces nuisances : cuire du pain dans ces conditions n’est un jeu d’enfant qu’en apparence. Même une association risque d’incommoder les voisins sans le vouloir.
Pour bien faire, l’association en question aurait dû se renseigner avant. Ne s’improvise pas boulanger qui veut faire du pain à l’ancienne. La recette du pain de l’Hermitage a beau figurer en bonne place sur Internet. Les boulangers le disent [5], les fours de l’Hermitage ne sont pas industriels du tout. Ils ont été bâtis pour un usage strictement privé. L’industrie n’avait pas démarré vraiment à l’époque [6]. De ce fait, ils restent très limités en capacité de cuisson. L’association est de bonne volonté quand même. Mais elle aurait dû savoir qu’un four de production emmagasine un maximun de chaleur. Pour la faire passer dans la pâte, le remplissage calorifère derrière les parpaings reste un mystère sous l’avaloir. Les maçons spécialisés dans les fours anciens sauraient peut-être y faire. Pour l’instant, même M. Valadon ne s’est pas prononcé pour tout refaire. Déjà, de la pâte de cette qualité pour deux jours tous les ans est un élan de générosité suffisant.
Pour plus longtemps, restaurer à l’ancienne ne serait pas de tout repos. Même avec l’accord de la la Mairie [7] , en dehors du Patrimoine, faire du pain à l’Hermitage demande réflexion. Est-ce le bois de chauffe [8] qui a manqué pour cuire en dehors des Journées ? Nul ne le sait exactement : toujours est-il que les associations concernées ont purement et simplement renoncé. Quoi qu’il en soit, l’Amicale des Fours et des Jardins-potagers de l’Hermitage accueille à bras ouverts annuellement un bon coup de main bénévole.
Le four de l’Hermitage participe aux Journées Européennes du Patrimoine
D’autant plus que le four de l’Hermitage [9]est maintenant pris dans un vaste mouvement de célébration de l’Europe tout entière. -
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A cette occasion, l’Ile-de-France offre aux amis du four un petit jeu avec prime à l’appui
C’est dire que même un mouvement populaire n’improvise pas comme bon lui semble la mise en marche du four deux jours durant. Il faut pouvoir faire face à tous les imprévus : en plus du pain à cuire, l’Amicale des Fours et des Potagers, cette année, a dû même affronter le mauvais temps ! Heureusement, la météo avait annoncé des nuages sur nos journées. Tous les bénévoles savaient par conséquent à quoi s’en tenir.
Pourtant, pour le jour J, tous les éléments étaient en place en temps et en heure !
L’électricité est posée provisoirement pour l’occasion
Mme Waro dédicace son livre sur A. d’Hastrel
Evidemment cette année, le temps nous donnait d’autres chats à fouetter. A en croire la météo, les embellies ensoleillées se feraient rares pour nos Journées. D’où notre idée de demander à la Mairie une "tunisienne" [11] pour abriter le reliquat de visiteurs.
Sous la pluie, les Journées devaient donner refuge à une auteure : Mme Waro devait vendre sa brochure sur A. d’Hastrel. Pendant un moment, il a habité juste à la verticale du four. Même sous la pluie, c’est une célébrité du quartier à connaître. Mme Waro, [12] offrait même à la vente un ouvrage sur le Vexin : autant dire qu’éviter la pluie sur les ouvrages devenait nécessaire.
M. Foubert remplace M. Clair au pied levé
Un pépin n’arrivant jamais seul, avec la pluie, M. Clair nous annonçait son absence bien regrettée. M. Foubert prenait heureusement la relève au pied levé. Deux années durant, il s’était fait la main avec les premières chauffes. Mais il apportait d’habitude la pâte de la nuit au petit matin discrètement.
Cette année, il avançait d’un cran pour tout faire : depuis 3 jours le four montait vers la température voulue.
Sa remorque pouvait arriver de bonne heure. Tout était fin prêt pour les premières fournées du samedi.
Seule une balance Robertval de jardin devait être fournie pour combler un oubli.
Sinon, tout était comme avant puisque faire du pain devient une habitude à l’Hermitage : mais pour travailler la pâte, la farine traditionnelle reste la même.
Les outils sont maintenant rodés : seul l’écouvillon, appelé familièrement “le fanion de la boulange” ne donne pas satisfaction : son manche est trop long pour l’exiguïté du four. "Il faut nettoyer la sole sans écouvillon ", dit M. Clair.
Tout est en place avant la pluie
Bosse [13] nous ouvre les portes du "persoir" de d’Hastrel
Les visiteurs peuvent approcher les demeures troglodytiques que M. Albanese leur présente. Pour la pizza du soir, cependant, le pressoir d’ A. d’Hastrel offre un abris aux bénévoles : son étude a dores et déjà commencé. Pour les gens du quartier, c’est un vestige du passé encore plein de mystère à étudier.