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Curieusement ignoré
Curieusement, nombres de passants, avant même les Journées du Patrimoine, n’avaient pas même remarqué le four de l’Hermitage. La fumée des essais, toutefois, avant les premières cuissons les menait par le bout du nez vers un trésor jusque là dérobé à leurs yeux.
Depuis l’aménagement du parking, le four est cependant ouvert un peu à tous les vents, en particulier au public. Sans doute sa position tapie sous la roche est-elle pour quelque chose à cet oubli. Son origine également le dissimule à l’attention des passants. Il est un des vestiges d’une activité viti-vinicole florissante de l’Hermitage qui a cessé il y a 1 siècle environ avec les ravages du phyloxéra sur la vigne du hameau ainsi que le transport peu coûteux des vins du languedoc vers la région parisienne. Pour un habitant de l’Hermitage du XXIème siècle, le pain se fabrique chez le boulanger ou au pire se vend dans les supermarchés. Que les fours soient en usage depuis des millénaires apparait dans les livres d’histoire. Mais qu’un four ait pu servir, il n’y a pas si longtemps, à des habitants du quartier demande un effort de reconstruction.
Peut-être cet exercice de mémoire est-il facilité par la préparation du four pour le remettre en usage : à ceux qui courent chaque matin prendre le train vers Paris, le four oppose un temps bien plus lent. Pour le faire monter en température et en chasser progressivement l’humidité, pas moins de 3 jours seront nécessaires. Et ce rythme est probablement celui auquel le four était soumis. Le type de pain produit en était la conséquence : la longue préparation faisait d’une fournée un point d’aboutissement. Il se cuisait pour quelques jours. Comparé à nos baguettes dont la dégustation est confinée à la journée, ce pain, cuit très souvent en boule, fait figure de nourriture rustique. Et le goût ? Qu’advient-il du goùt du boule de pain cuit au feu de bois, le romantisme de l’opération mis à part ?
Le temps d’expliquer
En fait, pendant ces chauffes de montée en température du four, les visiteurs ont pu se rendre compte d’une erreur très fréquente : le feu n’est pas allumé dans la partie inférieure du four - appelée cendrier. Le bois est, au contraire brûlé sous la voute à même la sole.
Sur certains fours, d’ailleurs, un trou est pratiqué à cet effet sur le devant de la sole. Les braises et les cendres y sont déversées dans le cendrier. Avant la ruée vers le pain cuit pour les Journées du Patrimoine, des visiteurs comme Alain, Séphora et Fabrice s’interrogent devant le four !
Même les cyclistes du Val d’Oise descendent de leur vélo pour interroger le four !
Dans une économie agricole également, ces braises recueillies pouvaient être réutilisées (ou vendues) comme charbon de bois. Pour dire que la cuisson du pain dans le four de l’Hermitage ne se déroulait pas dans l’opulence actuelle où les soucis de l’environnement se posent à grande échelle.
A cette époque, le facteur - signe des temps - n’était pas motorisé mais sa tournée était tout aussi légendaire que celle du préposé actuel. Son intérêt pour le four l’autorise à descendre de sa vespa pour poser quelques questions. En fait, il fait comme beaucoup : il s’enquiert de la cuisson du pain. D’autres vont plus loin, qui allume le petit bois comme les enfants ou mettent leur propre buche
. La préparation des Journées du Patrimoine est alors l’occasion pour quelques familles de rappeler le passé du quartier !
Ils voient à l’ouvrage les copies modernes des outils anciens comme le rouable ou l’écouvillon.
Sous leurs yeux, les braises, une fois consummées s’évacuent à l’aide du rouable dans un petit charriot prévu à cet effet. On remarquera à gauche le balais dont le manche a été monté perpendiculairement au support de la brosse.
Pour assurer un plein succès aux Journées du Patrimoine, Mme Callandreau vérifie avec ses stagiaires que le four de l’Hermitage est bien indiqué dans les rue de la ville.
Avant le samedi, une dernière chauffe à la nuit tombante laisse le four sans visiteurs.
Samedi 19 septembre : cuisson et dégustation
Dès 7 heures, une boulangerie prend place et s’installe.
La première fournée peut être dégustée en début d’après midi.
Simple curiosité, les passants s’interrogent sur ce qui se cuit à deux pas.
Des jeunes intéressées par la cuisson du pain posent leurs questions au boulanger.
Un jeune pâtissier de l’Hermitage en recherche d’emploi prend même contact avec Mr Clair ! Pour un peu, le four de l`Hermitage fait office d’ANPE !
Au moment crucial, les regards se tendent vers la pelle du boulanger.
Près des dernières bûches, une pizza est glissée dans le four pour terminer la journée en beauté sans gâcher le moindre reste de chaleur.
Dimanche 20 Septembre
C’est au tour des enfants de profiter de l’occasion :
Pendant que les moins jeunes jettent un oeil sur le four.
Les amateurs de pain se pressent en foule jusques et y compris un caméraman de la télévision VOnews.
Même les responsables de la ville de Pontoise viennent gouter le pain de l Hermitage !
Mr Seimbille [1] et sa femme :
Mr Morcello [2] avant de visiter la Maison du Four à pain déguste une tranche offert par Mme Alabanese.
Mr Stein [3]
Puis les participants se réunissent pour la pizza du dimanche soir.
Jusqu’à la nuit tombante les participants dégustent leur pizza autour de leur four désormais en état de marche.