La maison du four à pain
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Journées Européennes du Patrimoine 2025

lundi 6 octobre 2025, par Jean-francois Doucet

Le thème proposé par le Ministère tombe à point nommé cette année. Pour une fois, au plan local, les désidérata du niveau national peuvent être parfaitement satisfaits : un peu tous les styles d’architectures sont représentés à l’Hermitage et au Chou ; de l’habitat creusé troglodytique à l’habitat construit, les styles se sont succédé au rythme de l’urbanisation progressive.

Le petit patrimoine architectural

De plus, l’Hermitage, depuis des lustres, a servi du vin à boire et des légumes à manger au centre de Pontoise. Tant et si bien que les Monuments Historiques ont poussé là-haut comme des champignons : Saint Maclou et le Carmel sont un exemple parmi d’autres qui ont bien profité de toutes sortes de ressources. En contrebas, le terrain y est fertile et l’eau par l’Oise est abondante : il n’est pas étonnant que, depuis les temps les plus reculés, le quartier ait attiré du monde. Noël Taillepied, [1] par écrit, le premier, a mentionné les demeures aux alentours du four de l’Hermitage.

en un coin de montaigne, tout devant la place de Maubuisson, de l’autre costé de la rivière où il y a encore plusieurs petites maisons au bas des ruines, sur le chemin par ou on va de la ville au village d’Auvers.

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 [2]
Pour être complet, il faudrait y ajouter l’habitat creusé bien caché dans le calcaire facile à travailler pour se loger.
Après, les vagues successives ont déferlé sur les terres agricoles : de riches parisiens ont acheté du terrain pour y construire leurs maisons de campagne. Ce cadre idyllique offraient aux peintres également des loyers abordables. De plus, des arrangements chez l’habitant étaient possibles en payant de leurs toiles le droit de se fixer pour un temps.

Maison bourgeoise
C. Pissarro,- Maison bourgeoise à l’Hermitage, huile sur toile, 50,5x65,5 cm, 1873. Kunstmuseum, Saint-Gall.

Les écrivains ont été prévenus par ce biais des charmes du quartier : au Salon de 1868, C. Pissarro présente "La Côte du Jalais à Pontoise". Émile Zola, critique d’art, loue le tableau avec enthousiasme, écrivant : « 

C’est la campagne moderne. On sent que l’homme est passé, tournant et coupant la terre... Et "Cette petite vallée, cette colline ont une simplicité et une franchise héroïques. Rien ne serait plus banal s’il n’était si grand. De la réalité ordinaire, le tempérament du peintre a tiré un rare poème de vie et de force

"

La côte du Jallais
C. Pissarro.- La côte du Jallais à Pontoise, 1867. Huile sur toile, 87 x 114.9 cm. Metropolitan Museum of Art de New York
La côte du Jalais
A main gauche, l’ancienne kommandantur d’une demeure cossue réquisitionnée pendant la seconde guerre mondiale. (Etat actuel 2025)
JF Doucet

Le patrimoine s’entretient ... se répare ... s’améliore

Une fois les grands monuments historiques laissés aux bons soins du centre-ville, quelques petits vestiges comme "la cabane du cantonnier" étaient restés en l’état. Les restaurer a pu être envisagé récemment.

La cabane du cantonnier
Etat en 2022 avant restauration
JF Doucet
La cabane du cantonnier en restauration
Travaux en juillet 2025
JF Doucet
La cabane du cantonnier une fois restaurée
Après restauration
M. Faregna

De même, la ferme du maçon des Mathurins, contemporaine du Musée Tavet, une fois réhabilitée pourrait présenter au public l’habitat creusé de l’Hermitage.

Ferme troglodytique du fond Saint Antoine
Pierre Hars, macon des Mathurins et gendre de Laurent de Cergy habitait la ferme troglodytique (Lettre de J. Chennevière du 17 juin 1911)
JF Doucet

Un ancien lavoir sur la Ravine également aurait pu être reconstruit : toute une activité ménagère y aurait été évoquée.

Le lavoir sur la Ravine
Localisation des ruines du lavoir sur la Ravine sur 2 tableaux de C. Pissarro
JF Doucet

Mais l’économique en avait décidé autrement : l’entretien de notre four se limitait à le coiffer d’un chapeau : il évitait à la pluie d’endommager le conduit de la cheminée. Les gravillons disparaissaient du sol : la grille qui les retenait devenait inutile. Sans elle, un bon tirage était préservé comme par le passé.

Une grille désormais inutile
La cheminée du four une fois couverte, les gravillons du conduit disparaissaient. La grille qui les retenait, devenue inutile est enlevée.
Jf et Ph Doucet

Cuire du pain comme autrefois devenait, une fois, de plus possible au vu et au su de tout le monde. Ce savoir-faire ancestral suscite d’année en année l’intérêt du public. Certains habitants du quartier apportent même leur pâte à cuire pour l’occasion.

Pâte des riverains
Les riverains peuvent cuire leurs pâtons dans le four
JF Doucet

Le backeoffe, un plat régional venu d’Alsace, est devenu une tradition à l’Hermitage : comme chaque année, sa cuisson utilise la chaleur du four durant la nuit. Une si longue cuisson, rend sa dégustation d’autant plus délicieuse.

Savoir-faire de la boulangerie à l’ancienne

Les Journées du Patrimoine sont l’occasion de pratiquer la boulangerie à l’ancienne dans un four à bois à chauffage direct construit au début du XIXème siècle. Pour ce faire, du matériel moderne de boulangerie est utilisé pour formater la pâte en fonction de la capacité du four.

Formatage des boules
Des bannettes sont utilisées pour le formatage des boules
JF Doucet
Deux passionnés de boulangerie
JF Doucet
La pâte en baquet
La pâte fraîche de la nuit
JF Doucet
Découpe de la pâte
JF Doucet
Faconnage
Les pâtons sont faconnés pour le four de l’Hermitage (250 g et 400 g)
JF Doucet
Dans les bannettes
JF Doucet
Les pâtons dans les bannettes
Les pâtons de 400 g sont mis au four dans des bannettes
JF Doucet
Une torche éclaire l’enfournement
Malgré l’absence d’électricité, une torche éclaire les pâtons à enfourner
JF Doucet
Pâtons grands formats
De grands formats conviennent également au four de l’Hermitage
JF Doucet
Cuisson à porte fermée
La cuisson à porte fermée sur sole réfractaire convient bien pour le pain (ou pour le séchage et fumage)
JF Doucet
Test de consistance de la mie
En tapotant sur la croûte, le son donne une idée de la consistance de la mie
JF Doucet
Pas que du pain ...
D’autres denrées que le pain peuvent être cuites au four
JF Doucet

Dégustation conviviale

Commentaires
Commentaires pendant la cuisson avant dégustation
JF Doucet
Le boulanger fait déguster
JF Doucet
Dégustation de Baeckeoffe
Cuit une nuit entière, le Baeckeoffe au porc, boeuf et agneau est dégusté le dimanche.
JF Doucet
Tablée près du four
Tablée près du four
JF Doucet

Les visiteurs

Malgré la pluie du samedi, les Journées du Patrimoine ont attiré l’attention d’environ 220 visiteurs. Ils ont appris à connaître les tableaux impressionnistes et postimpressionnistes peints aux alentours du four. De plus, ils pouvaient goûter les plats (pizza et baeckeoffe etc) apportés à cuire par les habitants du quartier. Comme chaque année, du pain de différents formats cuits dans le four étaient offerts à la dégustation.

Les visiteurs à vélo
Devant l’exposition des tableaux impressionnistes peints près du four, les visiteurs à vélo attendent la prochaine fournée pour se régaler.
JF Doucet

 [3]

Notes

[11540-1589

[2F. Noël Taillepied , Les antiquités et singularités de la ville de Pontoise, 1876, Paris, Librairie Champion p.74

[3Remerciements

Bénévoles
Albanese Louis et Marie
Doucet Ph
Herzog Laurent
Kornheiser Patrice
Laplaine Alberto
Lazzarini Giovanni et Madeleine
Lefort Christian
L’Hour, Yvon
Sueur Victor
Venet Florentine

Employées municipales
Bertolli Lisa
Mace Alix
Prévot Pauline, animatrice au Carré du Patrimoine

Officielle
Fromenteil Anne, Conseillère Départementale

Boulangers
Boulangerie Isra (pâte)
Raoutnak Moktar

Que tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué au succès de ces Journées soient ici remerciés.

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