Le thème proposé par le Ministère tombe à point nommé cette année. Pour une fois, au plan local, les désidérata du niveau national peuvent être parfaitement satisfaits : un peu tous les styles d’architectures sont représentés à l’Hermitage et au Chou ; de l’habitat creusé troglodytique à l’habitat construit, les styles se sont succédé au rythme de l’urbanisation progressive.
Le petit patrimoine architectural
De plus, l’Hermitage, depuis des lustres, a servi du vin à boire et des légumes à manger au centre de Pontoise. Tant et si bien que les Monuments Historiques ont poussé là-haut comme des champignons : Saint Maclou et le Carmel sont un exemple parmi d’autres qui ont bien profité de toutes sortes de ressources. En contrebas, le terrain y est fertile et l’eau par l’Oise est abondante : il n’est pas étonnant que, depuis les temps les plus reculés, le quartier ait attiré du monde. Noël Taillepied, [1] par écrit, le premier, a mentionné les demeures aux alentours du four de l’Hermitage.
en un coin de montaigne, tout devant la place de Maubuisson, de l’autre costé de la rivière où il y a encore plusieurs petites maisons au bas des ruines, sur le chemin par ou on va de la ville au village d’Auvers.
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Pour être complet, il faudrait y ajouter l’habitat creusé bien caché dans le calcaire facile à travailler pour se loger.
Après, les vagues successives ont déferlé sur les terres agricoles : de riches parisiens ont acheté du terrain pour y construire leurs maisons de campagne. Ce cadre idyllique offraient aux peintres également des loyers abordables. De plus, des arrangements chez l’habitant étaient possibles en payant de leurs toiles le droit de se fixer pour un temps.

Les écrivains ont été prévenus par ce biais des charmes du quartier : au Salon de 1868, C. Pissarro présente "La Côte du Jalais à Pontoise". Émile Zola, critique d’art, loue le tableau avec enthousiasme, écrivant : «
C’est la campagne moderne. On sent que l’homme est passé, tournant et coupant la terre... Et "Cette petite vallée, cette colline ont une simplicité et une franchise héroïques. Rien ne serait plus banal s’il n’était si grand. De la réalité ordinaire, le tempérament du peintre a tiré un rare poème de vie et de force
"


Le patrimoine s’entretient ... se répare ... s’améliore
Une fois les grands monuments historiques laissés aux bons soins du centre-ville, quelques petits vestiges comme "la cabane du cantonnier" étaient restés en l’état. Les restaurer a pu être envisagé récemment.


De même, la ferme du maçon des Mathurins, contemporaine du Musée Tavet, une fois réhabilitée pourrait présenter au public l’habitat creusé de l’Hermitage.

Un ancien lavoir sur la Ravine également aurait pu être reconstruit : toute une activité ménagère y aurait été évoquée.

Mais l’économique en avait décidé autrement : l’entretien de notre four se limitait à le coiffer d’un chapeau : il évitait à la pluie d’endommager le conduit de la cheminée. Les gravillons disparaissaient du sol : la grille qui les retenait devenait inutile. Sans elle, un bon tirage était préservé comme par le passé.

Cuire du pain comme autrefois devenait, une fois, de plus possible au vu et au su de tout le monde. Ce savoir-faire ancestral suscite d’année en année l’intérêt du public. Certains habitants du quartier apportent même leur pâte à cuire pour l’occasion.

Le backeoffe, un plat régional venu d’Alsace, est devenu une tradition à l’Hermitage : comme chaque année, sa cuisson utilise la chaleur du four durant la nuit. Une si longue cuisson, rend sa dégustation d’autant plus délicieuse.
Savoir-faire de la boulangerie à l’ancienne
Les Journées du Patrimoine sont l’occasion de pratiquer la boulangerie à l’ancienne dans un four à bois à chauffage direct construit au début du XIXème siècle. Pour ce faire, du matériel moderne de boulangerie est utilisé pour formater la pâte en fonction de la capacité du four.












Dégustation conviviale




Les visiteurs
Malgré la pluie du samedi, les Journées du Patrimoine ont attiré l’attention d’environ 220 visiteurs. Ils ont appris à connaître les tableaux impressionnistes et postimpressionnistes peints aux alentours du four. De plus, ils pouvaient goûter les plats (pizza et baeckeoffe etc) apportés à cuire par les habitants du quartier. Comme chaque année, du pain de différents formats cuits dans le four étaient offerts à la dégustation.

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