Education et Patrimoine : du grain à moudre
Cette année encore, le grain à moudre émanait d’en haut de l’échelon national : il surplombait le quartier hiérarchiquement de l’extérieur. A partir du patrimoine, l’éducation oubliait la moitié de l’humanité seulement. Pourtant, la vague #metoo poussait du côté du matrimoine. Du coup, l’antique Mère-Patrie, aurait pu prendre du service avec ses enfants à éduquer. En définitive, il s’agissait avant tout d’apprendre pour la vie. Or justement, les enfants de la Patrie, à l’Hermitage comme ailleurs. doivent apprendre pour décrocher un peu de Gloire.
Or le quartier, même après l’école obligatoire [1] n’a pas eu de suite des salles de classes laïques et gratuites. Pour s’instruire un peu, avant 1939, les hermitagiens des siècles passés montaient à la Compassion.
Bagage pour la vie
L’enseignement y était tout à fait confessionnel : autant dire qu’il fallait bourse délier pour apprendre à lire, à écrire et à compter. Comme toujours, ceux qui n’avaient pas le sous se débrouillaient par leurs propres moyens.
Déjà, hommes et femmes se répartissaient avantageusement les travaux. Les garçons plus costauds apprenaient sur le tas comme leurs pères. Les filles, elles, restaient près de leur mère en filant du bon coton aussi. Compter était pour tous un jeu d’enfant : il suffisait de savoir aligner les bâtons au fur et à mesure. Lire et écrire, par contre, demandait de l’instruction. Mais cultiver la terre permettait de s’en passer. L’école obligatoire, dans ces conditions, enlevait de jeunes bras dans les champs. Tant et si bien que les gendarmes devaient parfois les ramener à l’école.
Une éducation sans école
Par la pratique néanmoins, les siècles accumulaient le patrimoine. De bouche à oreille, le savoir-faire circulait sur le terroir. A tel endroit, les bonnes années se succédaient d’emblée. A d’autres, changer les semis étaient recommandé. Les cultures repoussaient ainsi les friches de jachères en récoltes.
A la force du poignet, elles forgeaient un bagage à chaque jeune maraîcher ou vigneron.
Elles offraient même un passeport pour le voyage par simple imitation. Bien acquis, le savoir-faire suffisait même aux enfants à devenir parents à leur tour.
Mémoire vive couchée par écrit
Finalement, le hameau n’avait besoin que de forces au travail. Il se nourrissait seul sans le secours de l’administration. Il acheminait une partie de sa production au centre-ville. Là, il payait ses dettes en vendant au prix du marché. Pour ne rien oublier, les sommes dues étaient couchées sur du papier. A dates fixes, le hameau n’avait plus son mot à dire. Un jeu d’écriture suffisait à rayer d’un trait des siècles de mémoire vive. Enregistrer en centre-ville les impôts à payer sans tarder était un gagne-pain très lucratif. Pour défendre ses intérêts, il restait au hameau à se trouver un représentant démocratique.
Une fois en place depuis quelques siècles, essayer de montrer comment le hameau en était arrivé là devenait très urgent. Cuire du pain n’était qu’un prétexte pour attirer l’attention deux jours par an sur la meilleure façon de se tirer l’affaire. A force de tours de mains, de pratiques et de savoir-faire, un hameau sans château, ni école, ni cathédrale avait su se maintenir en vie.
Il avait même oublié les disettes, les famines, les guerres et les épidémies. Ces calamités malheureusement allaient se rappeler à son bon souvenir.
Un parasite minuscule envoyait subrepticement beaucoup de monde dans les cordes du ring mondial. Sonnés, un bon nombre de citoyens, retrouvaient leur côté animal.
Un long apprentissage dans le règne animal
Du coup, personne n’était plus vraiment dans la nature mais était la nature en personne. Chacun avait hérité d’un clandestin pour son voyage sur terre. Les autres compagnons d’aventures étaient en revanche bien connus. Microbes, bactéries ou animalcules faisaient route en bonne compagnie chez chacun.
Tout ce petit monde naissait, vivait puis mourrait le plus naturellement. Seul l’homme restait à la traine pour entrer dans la danse de ses semblables. Son apprentissage prenait des années alors que le moindre mammifère à peine mis à bas prenait son envol parmi ses congénères. Pour bien des animaux, se lancer dans l’aventure était programmé jusqu’au moindre détail. Un savoir-faire se déroulait génétiquement parlant.Tandis que les hommes déployaient aussi leur patrimoine génétique sur un temps bien plus long. Leurs aptitudes étaient de ce fait malléables. Souples, ils ne se cassaient pas les dents sur un obstacle apparaissant inopinément. Ils s’adaptaient plus sûrement à leur environnement au point de le maitriser parfaitement.
Il distançait alors ses compagnons de route à force d’habiletés technologiques. Le règne du vivant lui incombait sur la planète entière : son avenir restait en suspend par conséquent.
Remerciements
Service Culturel de la Mairie de Pontoise
Service du Ministère de la Culture
Susinthiran Sithamparanathan (informatique)