De petites maisons en bas des ruines en 1587
F. Noël Taillepied, lecteur en théologie des Cordeliers de Pontoise mentionne un château qui pourrait comme Belgius, roi imaginaire fondateur de Pontoise et de la Belgique, être pure légende. La rue du Chateau-Belger, à proprement parler une impasse qui se termine par un petit escalier, en reste un souvenir cependant bien réel.
"On voit encore de nos jours à vue d’oeil les ruines l’un des chasteaux, l’autre qui est encore en estre ; ce chasteau ruiné s’appelle le chasteau Belger, et par la succession des temps que le langage s’est corrompu par la descente des Romains, Gots, Visigots et Ostrogots, on dit Verger pour dire Berger par changement de lettres, comme il advient souvent qu’on se sert d’un V pour un B et d’une R pour une L, et au contraire.
Ce chasteau ruiné est sur un rocher en un coin de petites maisons au bas des ruines, sur le chemin par ou on va de la ville au village d’Auvers."
[1]
Dans un hameau du XVIIIè siècle
Emprunt du 29 septembre 1735
Robert Chennevière vigneron, et Geneviève Bouresche sa femme empruntent le 29 septembre 1735 soixante quatre livres pour construire leur maison.
« la somme de soixante quatre livres parce quil Les a aussy quitté par lesd. presentes de pareille somme qu Ils luy devoient pour fournitures de bois qu Il leur a faite pour employer a L’Etable La Construction d’une maison qu Ils font elever actuellement et dans Laquelle Ils feront Incessament leur domicille »
Donation du 12 février 1758
Le 12 février 1758 les mêmes époux Robert Chennevière et Geneviève Bouresche font donation entre vifs au profit de leurs enfants, Jacques Bouresche et Jacques Robert Bouresche leur fils mineur.
« Une maison, grenier dessus, une grange de deux travées, estable à vache, estable à porcs, cour, carrière et autres lieux le tout couvert de chaume. Cour et jardin ainsy que le tout sestend et comportent. Contenant environ sept perches [2] ; assis au dit l’hermitage, lieu dit le château Vergé tenant d’un costé a Denis Bouresche a cause de Marie Chennevière, sa femme, d’autre costé a guillaume Chennevière, d’un bout au chemin qui conduit à Ennery, d’autre bout au chemin qui conduit à Auvers.ADVO 2E8 83 » [3], l.
Les époux lèguent également par donation entre vifs leurs terres le 27 mars 1758 :
« C’est assavoir six perches de terre assis au terroir de pontoise Lieu dit le Chou
» [4]
« neuf perches de terre au meme « lieu » [5]
« trente deux perches et demie de terre assis au terroir d’Ennery lieu dit les villettes » [6]
« Item quinze perches ou environ de terre assis au dit terroir lieu dit Gratte cocq »
[7]
« Item quatre perches de terre assis au terroir de pontoise lieu dit la sente du bois payen » [8]
« Item deux perches de terre audit terroir lieu dit le bois payen »
[9]
[10]
Ces mêmes pièces de terre sont également léguées par donation entre vifs le 7 août 1758 :
« acceptant la jouissance a titre de loyer la vie durant du dit Chennevière de soixante et deux perches de terre en six pièces, scavoir la première de six perches au terroir de pontoise lieu dit le Chou la seconde de neuf perches au même lieu le troisième de trente deux perches et demie au terroir d’Ennery lieu dit les vilettes la quatrième de quinze perches au dit terroir lieu dit Gratte Cocq la cinquième de quatre perches au terroir de pontoise lieu dit la Sente du bois payen, La sixième et dernière de deux perches audit terroir le dit bois payen,
»
Vente du 23 octobre 1789
Bénoit Fayole scieur de long et genneviève Bouresche sa femme demeurant au Valhermeil vend la maison à Etienne Maitre vigneron de l’Hermitage :
« d’un bout le chemin qui Conduit à Ennery et de b. celui d’auvers. Consistante une cuisine et grenier dessus, une grange de deux travées, étable, toict à porc, cave, carrière circonstances, cour, jardin circonstances et dépendances17 le tout s’entretenant et contenant environ sept perches, »
[11]
Licitation du 5 décembre 1810
« Une maison sise au hameau d. de l’hermitage Commune de Pontoise lieu dit le Chateau Verger consistant en une pièce à feu bâtie à mi-côte au milieu d’un terrain, grenier sur la maison, grange dessus icelle, écurie, cave et fournil cellier, cave, le tout en carrière et dans l’une desquelles est un four, une étable à porc pratiquée dans la carrière, cour dans laquelle sont les entrées des d. écurie, cellier & toit à porc.
Un terrain vis-à-vis le pignon de la d. maison dans lequel sont plusieurs pruniers avec des treillis dessus, la cour de la d. maison à une issue sur la sente des Vaugeroux à Pontoise.
Un autre terrain au-dessus des d. écurie & cellier, le long de la sente au-dessus dans lequel est un escalier à découvert formé au b bâti en pierre de grais, et ayant une issue sur la sente du Château Verger, # et sous Le tout #contenance environ Le tout tenant d’un côté à Christophe Bourgeois et de l. trois ares cinquante à Marie Nicole Larcheveque fle de prix Lesueur d. C. centiares à la sente du Verger d. C. à celle du Vaugeroux. (sept perches) »
[12]
Vente du 13 octobre 1807
Marie Jeanne Marseille, veuve en première noce de Jacques Bouresche et en seconde de Jean Pierre Collé, vignerons à Auvers, demeurante a Auvers vend une partie de sa propriété consistant ;
« en une maison consistante en une demeure basse, grenier au-dessus, une grange de deux travées, étable à vache, étable à porc, cave carrière et autres lieux, le tout couvert en chaume, cour et jardin, contenant compris l’emplacement des bâtimens, environ trois ares cinquante sept centiares (sept perches) Ainsi que le tout s’étend et comporte, situé audit lieu de l’Hermitage, lieu dit le chateau Vergée, tenant d’un côté la Vve Prix Lesueur au lieu de Denis Bouresche, d’autre côté Christophe Bourgeois à cause de sa femme, d’un bout au chemin qui conduit à Ennery, d’autre bout à celui qui conduit à Auvers.
»
Bail à rente du 10 novembre 1820
Pierre Maitre et Marie Francoise Landrin vendent à Antoine havard & Geneviève Maitre sa femme
« Le fonds & Propriété d’une maison située à l’hermitage, lieu dit le Chateau Verger, ayant son entrée principale sur la sente des poiriés, et une sortie sur le chemin du Chateau Verger, composée d’une maison d’habitation, grenier dessus, grange à côté couverte en chaume, cellier, étable à vaches, Etable à porcs, le tout taillé dans le Roc, cour et petit jardin clos de murs.
Tenant par devant la sente ; par en haut le chemin, d’un côté Christophe Bourgeois, D. C. Sébastien Bouresche. »
Bail à rente du 22 août et 5 septembre 1850
M. Antoine Havard, cultivateur, et made Geneviève Maitre passent un bail à rente avec Pierre Maitre, cultivateur et Madame Marie Françoise Landrin, son épouse pour :
« une maison située à Pontoise quartier de l’Ermitage, lieu le chateau Verger ayant une entrée sur la sente des poiriers et une sortie sur le chemin du Château Verger ; composée d’une maison D’habitation, chambre et grenier dessus, grange à côté couverte en chaume, cellier, étable à vaches, étable à porcs le tout taillé dans le roc, cour & petit jardin clos de murs, tenant par devant la sente, par en haut le chemin, »
Vente du 8 décembre 1867
« Une maison sise à Pontoise, quartier de l’Ermitage, rue du haut de l’ermitage, N° 20 et sente d’Auvers, N° 1er, composée d’un bassier servant de cuisine et d’une petite chambre à coucher, séparée par une cloison, grenier dessus, grange à la suite, tenant à la rue du haut de l’Ermitage, petit terrain devant le pignon de la maison, deux carrières sous rocher, en face la grange et dessous, petit terrain en friche sur les dites carrières, cour devant la dite maison et grange couverte en tuiles, venelle sur le côté des bâtiments. »
Le terme bassier est un régionalisme qui, dans d’autres conditions, [13]
signifie "pièce servant de débarras". Dans l’acte de vente du 13 octobre 1807, cependant la description de la maison du four à pain mentionne non pas un bassier mais « une demeure basse, une maison consistante en une demeure basse, grenier au-dessus, une grange de deux travées, étable à vache, étable à porc, cave carrière et autres lieux, le tout couvert en chaume, cour et jardin,
Dans le contexte local d’habitat creusé, où les bassiers sont associés au roc ou à la falaise, dans les 3ème, 5ème et 9ème déclarations du terrier de l’Hermitage 1736 la demeure basse pourrait se comprendre de la façon suivante :
Dans le calcaire, une cavité est creusée :
Par économie de ressources et d’énergie, une construction est aménagée dans l’excavation :
Dans ce contexte. La maison construite apparaît basse au moins par un de ses côtés.
Alignement de 1876
Le raidillon qui menait au Bois Payen n’était sans doute pas praticable par les charrettes à âne. Aussi, la vile de Pontoise, a ouvert la rue du Haut-de-l’Hermitage (actuelle rue A Le Moine) de manière que la déclivité du chemin permette aux carrioles de rejoindre les terrains sur la Commune d’Ennery.
Au temps des Impressionnistes
Vente du 12 octobre 1897
A la construction précédemment décrite, viennent s’ajouter une cuisine, une salle à manger et 3 chambres à coucher. La partie la plus ancienne décrite dans l’acte de 1867 devient alors un bûcher avec un cabinet d’aisance.
Du temps du Grand père
Restauration
Après travaux
Transcription D Arcival-JF Doucet