Premier séjour à Pontoise.
Quand C. Pissarro avec sa femme Julie arrive à Pontoise pour la première fois en 1866, il est âgé de 36 ans. C’ est dire qu’il a déjà de nombreux contacts avec les peintres comme Monet (rencontré en 1859) et Ludovic Piette, avec A. Guillaumin son élève et P. Cézanne (rencontrés en 1861). A l’époque de son arrivée à Pontoise, il a depuis peu fait connaissance de Manet. Conservant un pied à terre à Paris, Camille Pissarro, à l’Hermitage a habité rue du fond de l’Hermitage [1]. A cette époque, l’Hermitage est encore un hameau essentiellement agricole. A coté de la vigne et du petit bétail (chèvres, bourriques et ânes), les potagers y sont une source de revenus non négligeables.
Même à peu de temps de Paris par le chemin de fer nouvellement installé et l’industrialisation naissante, l’Hermitage est resté très champêtre. Le hameau donnera à C. Pissarro ses motifs de paysans ou paysannes aux champs, au jardin ou même au marché.
La Maison du four à pain, quant à elle, ne figure pas en entier, sur le tableau ci-dessus [2]. En haut du coin droit de la toile, à droite de son mur mitoyen, on distingue une portion de sa facade. Sur le premier plan du tableau, en revanche, on distingue les potagers de l’Hermitage où C. Pissarro et P. Cézanne planteront leur chevalets pour saisir chacun "sa sensation" sur le motif. Une des caractéristiques de leur art, par rapport aux Ecoles Académiques de leur temps (Corot, Delacroix, Courbet, Ingres, Daubigny) est, en effet, de ne peindre en atelier que pour la finition des oeuvres ou les retouches. L’Hermitage offrait donc au peintre, [3] outre des conditions matérielles avantageuses, l’occasion de peindre les paysages sous la luminosité si particulière des cieux de l’Ile-de-France à cet endroit.
La guerre de 1870 fait fuir C. Pissarro
Quittant l’Hermitage en 1869, C. Pissarro part pour Louveciennes et doit fuir devant l’avance prussienne jusqu’à Montfoucault chez L. Piette. Finalement, après un bref séjour en Bretagne, il partira pour Londres où se sont réfugiés également Daubigny, C. Monet et le galleriste Paul Durand-Ruel qui jouera un rôle si important pour l’Impressionnisme. Après la guerre, de nouveau, c’ est Pontoise [4] qui l’ attire où il restera dix ans.
Pour 10 ans à l’Hermitage
En 1872 il demeure rue Malbranche [5] ) puis dès 1873, il occupe deux maisons rue de 1’Hermitage [6].
A quelques km du Dr Gachet, C. Pissarro parcourt la campagne où de nombreux motifs l’inspirent. De l’autre coté de l’Oise, au moment des inondations, il peint une fois de plus l’Hermitage sous un aspect différent.
Sur ce tableau, la Maison du four à pain est représentée au centre du tableau.
Par rapport à l’état actuel du Quartier de l’Hermitage, on remarquera son caractère campagnard : la ville, en particulier, Paris n’a pas eu le temps d’étendre ses concentrations pavillonnaires.
En 1879, Gauguin, qui lui a acheté des toiles, vient travailler avec lui à Pontoise. En 1881, il s’installe 85 Quai du Pothuis [7] c’ est à dire à deux pas de l’Hermitage. En décembre 1882, C. Pissarro, père de 8 enfants, faute de revenus suffisants s’installe à Osny près de Pontoise. En 1889, il peut enfin s’acheter une maison à Éragny-sur-Epte, où il passe ses dernières années, jusqu’à son décès à Paris en novembre 1903.