Les potagers devant la maison
Savez-vous planter les choux ?
A coté d’une activité viti-vinicole, l’Hermitage a cultivé de longue date ses potagers. L’industrialisation n’a pas supprimé cette culture : de nos jours encore, les Jardiniers du dimanche ou provinciaux à temps pleins, les habitants cultivent les épinards pour "y mettre du beurre".
Quelques fois même, avant d’être une activité d’appoint, cultiver son potager devient vital. L’Hermitage continue sur sa lancée. Dans les planches de légumes, il reste toujours quelque chose à améliorer le dimanche. Quant à la semaine, les légumes y poussent pendant que le quartier vaque à ses occupations dans les villes voisines. Actuellement, les jardins sont même devenus ouvriers pour dire que les administrations diverses et variées y portent un oeil bienveillant.
D’un bout à l’autre de la Sente d’Auvers
Il faut dire qu’un chat n’y retrouverait pas ses petits dans le bas des Jardins. Tout change continuellement tellement les potagers sont vivants. Au point que les jardins ne sont maintenant ouvriers que de nom. Plus bas que terre, les jardiniers s’échinent comme autrefois à retourner la terre. Précaires, privés d’emploi ou même sans abris ont remplacé les journaliers d’antan.
Sur leur tête plane les rumeurs les plus diverses. C’est à y perdre son latin tellement la confusion règne dans les rumeurs. La Mairie aurait autorisé à construire à l’endroit même où leurs bêches s’enfoncent comme dans du beurre. Depuis des temps immémoriaux, les terrains se savent inondables. Mais rien n’ arrête la convoitise des gens de l’immobilier. Tout porte à croire qu’une inondation affleure à ras de terreau quasiment tout le temps. Une bâtisse par conséquent menerait les potagers en bateau. Plus aucune compagnie d’assurance ne voudrait couvrir les risques inhérents. Non, des plans sont constamment révisés.
De terrains inondables sur la carte, ils passeraient constructibles d’un seul coup de crayon. Moyennant quoi la Mairie se verrait décharger des soucis pécuniaires économiquement parlant. Pour le reste, le temps continue de faire son oeuvre. Les murs se délabrent lentement mais surement jusqu’à ce qu’ un beau jour toutes les vieilles pierres s’écroulent d’elles-mêmes.
Heureusement les nouvelles se sont avérées finalement fausses et sans fondements. Sans doute Auvers avec son Van Gogh avait donné le ton pour tout conserver en l’état ? Pontoise s’est mis à avoir son C. Pissarro au bout du chemin des peintres. Le délabrement cessait d’être un soucis pour devenir un argument : Pontoise passait ville d Art et d Histoire avec les financements à l’appui. Du coup, toutes les vieilles pierres sont devenues reliques. Les paysages aussi !
Les peintres, une nouvelle fois avaient sauvé la mise à coup d’éternité ! Même la poste s’était mise à immortaliser le Chemin du Chou.
Elle éditait un timbre en l’honneur du peintre. Elle aurait aussi bien pu l’imprimer mentionner P. Cézanne. Mais pour d’obscures raisons, les amis de toujours étaient immortalisés au Grand Palais. Une exposition leur était consacrée pour tout le temps qu’ils avaient planté leurs chevalets côte à côte.
Leurs chefs-d’oeuvres méritaient bien une vue d’ensemble de leur lieu-dit ! Aux tableaux du XIXème siècle, l’ oeil photographique a ajouté de quoi surprendre. Par cerf-volant, leurs motifs préférés ont été vus de haut.
Bien sûr, on ne cultive plus tout à fait les Potagers de l Hermitage comme du temps des peintres.
Le petit bétail et les vignobles ayant disparu, la motorisation fait maintenant grand bruit. Néamoins quelques fois, on retrouve une certaine ambiance très champêtre.
Dans les potagers
Quoi qu’il en soit Bosse n’y vient que le dimanche. A l’année, il loue une parcelle dans le bas. A main gauche en regardant le mur, sa parcelle est bordée de l’original du quartier.
A main droite, les jardiniers ont immigré à l’Hermitage d’un peu partout. Pour dire que depuis le temps de Grand père, les choses ont bien évolué.
Bosse a même acheté une nouvelle manière de retourner la terre. Dans les parcelles d’à côté, les bêches sont aussi nombreuses que variées. On ne bêche plus uniformément à l’Hermitage comme avant. La diversité s’est immiscée à l’Hermitage mais les framboises d’Anne-marie et de Bosse donnent toujours autant tout de même. A défaut de vin, l’Hermitage produit encore des confitures quand quelques bouteilles de cassis ne circulent pas de mais en mains.