La maison du four à pain
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Les papiers de la maison (1867-1620)

lundi 13 juillet 2009, par Jean-francois Doucet

Les actes de ventes

Acte de vente de 1867

Acte de vente de 1867

(Transcription Ch. Lepère)

8 Décembre 1867 -

Propriétaire : Mme Havard
Acquéreur : M. Balthazard
Notaire : Maître Delacour

Une maison sise à Pontoise quartier de l’Ermitage rue du Haut de l’ermitage no 20 et sente d’Auvers no 1 composée d’un "(ill.) " servant de cuisine et d’une petite chambre à coucher séparée par une cloison grenier dessus, grange à la suite, tenant à la rue du haut de l’ermitage petit terrain devant le pignon de la maison, deux carrières sous roche en face la grange et dessous, petit terrain en friche sur les dites carrières, cour devant la dite maison et grange. Venelle sur le coté des bâtimens.

Acte de vente de 1820

Description de la maison sur l’acte de vente du 3 juin 1820.
(Transcription Ch Lepère)


" Le fonds de propriété d’une maison située à l’hermitage, lieu dit le Chateau Verger, ayant son entrée principale sur la sente des Poiriers [1]
et d’une sortie sur le Chemin du Chateau Verger [2], composée d’une maison d’habitation, grenier dessus, grange à coté couverte de chaume, cellier, étable à vache, étable à porc le tout taillé dans le roc, cour et petit jardin hors de murs"

Les habitants en 1781

1781.- Liste nominative des pontoisiens [3] :

Sur la liste nominative des pontoisiens de 1782 :

Claude Gennevière, fils de Claude Chennevière, vigneron a 35 ans est marié à Madeleine Dubray est « très à son aise » avec 1 vache, 1 bourrique et 1 porc. Il aura 2 enfants, Catherine âgée de 1 an lors de l’établissement de la liste et de Marie-Françoise née le 2 janvier 1785.

Jacques de Cergy vigneron de 42 ans a 2 vaches, 1 bourrique et 1 porc. Marié à Marie Jeanne Cheneviere 44 ans, il a 2 enfants : Maclou 17 ans et Marie Jeanne 13 ans.

Maclou Bunon, vigneron a 60 ans, ne possède qu ‘une bourrique. Marié à Marie-anne Maitre, il a 4 enfants Maclou 30 ans, Jacques 22, Jean et Marie-Anne.

Une rente due dès 1620 aux Dames Carmélites

Sur l’acte de donation entre vifs de 1758, les Dames Carmélites sont mentionnées. Elles prennent une rente sur la propriété, rente que leur a léguée leur confesseur, Jacques Langlois.

Actes de vente de 1758
Sur l’acte de vente, les Dames Carmélites de Pontoise sont mentionnées

Transcription de Ch. Lepère

12 janvier 1758 - Donation entre vifs.

Propriétaires : Robert Chennevière, vigneron et sa femme Geneviève Bouresche
Acquéreurs : Jacques Bouresche et son fils Jacques Robert Bouresche

Une maison, grenier dessus, une grange de deux travées, étable à vaches, étable à porc, cour, carrière et autres lieux, le tout couvert de chaume, f/cour [4] et jardin ainsi que le tout détient et comporte, contenant environ sept perches assis au dit l’Hermitage lieu dit le Chateau Vergé tenant d’un coté à Denis Bouresche à cause de Marie Chennevière sa femme d’autrecoté à Guillaume Chennevière d’un bout au chemin qui conduit à Ennery d’autre bout qui conduit à Auvers

La dite maison et lieux cour jardin au dit donateur appartenait de son propre par succession de Robert Chennevière, son père ainsi qu’il a dit étant en la censure des Dames Carmélites de Pontoise [5], vers elles chargé de tel cens et droit seigneuriaux .

Le passage extrait de l’acte de donation :

Extrait de l’acte de vente 1758
Mention est faite des Dames Carmélites de Pontoise

mentionne les Dames Carmélites de pontoise. Soeur Anne-Thérèse, Econome au Carmel de Pontoise questionnée au sujet de cette ancienne rente, ouvre les archives comptables de 1760-1770 redigée par Soeur Louise Marguerite de St Joseph, née de Boisadan (décédée le 22/01-1778). Soeur Anne-Thérèse retranscrit aimablement la page 77 de l’Inventaire Général des papiers dans une lettre adressée à la maison du four à pain :

"Il est dû dix huit livres de rente foncière par Maclou Chenevière et Paul Bunon, ce sont à présent leurs héritiers qui sont Claude Chenevière son fils Jacques de Cergi le jeune son gendre, tous vignerons au Hameau de l’Hermitage et Maclou Bunon fils de Paul et Jean de la place son gendre qui ont passé titre nouvel des dix huits livres de rente et par le même titre déclaration censière de douze denier parisis de cens par an relevant de notre fief du chateau verger. Cette rente se prend sur une petite maison , cour, carrière étable à vache et à porc, avec droit de passage par la grande porte de la carrière jardin et lieux comme ils se comportent. Cette rente est de la donation de Mr Langlois notre confesseur."

Lettre de Soeur Anne-thérèse, Econome au Carmel de Pontoise
Retranscription manuscripte du Registre comptable de 1760-1770 rédigé par Soeur Louise Marguerite de St Joseph
Registre comptable du Carmel (1760)
Page 77 du Registre comptable du Carmel (1760-1770) de la main de Soeur Louise Marguerite de St Joseph

Puis Soeur Anne-Thérèse retranscrit la page 16 du même inventaire :

Le fief du Chateau Verger nous a été donné par Maître Jean Langlois procureur es sièges royaux de Pontoise, et dame Marguerite Honoré sa femme, par contrat passé par devant André le Couturier notaire à Pontoise le six mars mil six cent vingt et confirmé par Messire Jacques Langlois leur fils prêtre viagerent à l’officialité du dit Pontoise et confesseur de ce monastère, par son testament en forme de codicille, recu par Claude Langlois notaire à Pontoise le vingt sept may mil six cent soixante dix huit et de la délivrance faite à ce monastère par Maitre Gabriel Langlois son frère et son cohéritier passé devant le dit notaire le vingt trois août en dit an

Retranscription manuscripte du Registre comptable (1760-1770)
Le registre atteste de la donation faite par Jacques Langlois, confesseur de la rente prise sur la propriété
Registre comptable du Carmel (1760)
Page suivante du Registre comptable du Carmle de Pontoise écrite de la main de Soeur Louise Marguerite de St Joseph

Il apparaît donc que le prêtre confesseur du Carmel de Pontoise Jacques Langlois a légué le 6 mars 1620 au Carmel l’impôt qu’il percevait sur la maison du four à pain. Cette donation a été confirmée le 27 Mai 1678.

Le 6 Mars 1620 est la date à laquelle Maître Jean Langlois procureur ès sièges royaux de Pontoise et Dame Marguerite Honoré sa femme donne le fief du Château Verger au Monastère du Carmel devant André Le Couturier, notaire à Pontoise. Dès cette date, la rente prise sur la propriété du hameau de l’Hermitage figurera dans les Registres Comptables du Carmel.

27 mai 1678 .- Jacques Langlois, prêtre et confesseur du Carmel de Pontoise confirme la donation devant Claude Langlois notaire à Pontoise

23 Août 1678 . - Maître Gabriel Langlois, frère de Jacques Langlois et cohéritier confirme également la donation devant Claude Langlois notaire à Pontoise.

Mais avant 1620 ?

Même avec les ambiguïtés dues aux difficultés de lecture des manuscripts anciens - l’intelligibilité du texte oblige à connaître, outre le style notarial du texte, le contexte de l’époque (unité de mesure, monaie etc) - la destination de la propriété demeure incertaine. L’actuelle carrière était-elle demeure troglodytique comme il en existait à deux pas de là dans le quartier ou bien servait-elle d’étable pour le petit bétail ou même de demeure ? A cette époque, en effet, il n’était pas rare de n’être séparé de l’étable que par une mince cloison.
La maison se trouve d’autre part dans une région de tradition orale. De ce fait, le quartier situé hors les fortifications de Pontoise n’est pas mentionné dans les ouvrages d’histoire locale. Les mentalités populaires ici comme ailleurs ne sont, d’autre part connues que lors de révoltes ou bien lors des contacts avec les autorités.

Voir en ligne : Site du Carmel de Pontoise

Notes

[1Sente des Poiriers ou Sente d’Auvers ou ( Actuellement Chemin du Chou)

[2Chemin du Château Verger ou Rue Haut-de-1’Hermitage, ou rue du Haut-de-l’Hermitage (actuellement) rue Adrien Lemoine

[3Jacques Dupâquier, Pontoise et les pontoisiens en 1781. Editions du Valhermeil, 1992.

[4On remarquera dans la lecture de l’ acte de vente l’ ambiguïte sur le f : s’ agit-il d’un" f "ou d’ un "C" ? De l’ interprétation depend l’ attestation du four à pain.

[5Cette allusion aux Dames Carmélites de Pontoise a orienté les recherches vers le Carmel de Pontoise fondé le 15 janvier 1605.

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